Tony Cotte : Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Miles Millar : Nous nous sommes rencontrés à l’école de cinéma. Nous étions encore étudiants lorsque que nous avons commencé à travailler ensemble sur un projet intitulé Millow. Il a été acheté mais jamais tourné. L’argent récolté nous a permis de tout arrêter pour pouvoir collaborer ensemble. Nous sommes complémentaires et deux fois plus productifs qu’individuellement. Ce n’est donc pas un hasard si on s’entend mieux qu’avec nos femmes (rires).
Tony Cotte : Pouvez-vous nous expliquer comment est née la série Smallville ?
Al Gough : Peter Roth, président de Warner Bros Television, nous a approché au sujet d’un projet sur un jeune Superman. Mais nous ne voulions pas réaliser un nouveau Superboy, voilà pourquoi la série repose sur l’adolescence de Clark Kent et non sur le héros qu’il va devenir. On ne voit donc pas de cape ni de collants, il est question ici de sa jeunesse, ce qui n’a jamais été explorée à la télévision. Il y avait en effet, bien des points au sujet de l’évolution des pouvoirs de Superman ou encore son arrivée sur la terre qui restaient flous. On savait juste qu’il s’est écrasé sur notre planète à bord d’une navette. Dans la série, cet accident a été masqué à la population de Smallville par une pluie de météorites.
Tony Cotte : Mais vous ne devez pas rester cohérent par rapport à la mythologie ?
Al Gough : Le premier volet de la saga Superman était notre pierre de touche. Aujourd’hui, nous savons déjà dans quelle direction la série va se diriger et comment elle va se terminer. Nous sommes libres d’inventer certains éléments mais nous avons quelques impératifs, comme par exemple le fait que Clark Kent ne doit tuer aucun innocent. Le changement principal que nous avons effectué sur la mythologie c’est la présence du jeune Lex Luthor à Smallville qui devient l’ami de Clark. Cela permet d’assister à l’évolution entre les deux personnages et comprendre comment ils finissent par être ennemis, puisque c’est inévitable...
Tony Cotte : Comment se déroule le tournage de la série ?
Al Gough : A partir du mois de mai, nous allons commencer à travailler sur le scénario de la cinquième saison. Le tournage a lieu à compter de juillet et se poursuivra jusqu’en avril avec une pause de 3 semaines à Noël. Il faut environ 10 jours pour tourner un épisode.
Tony Cotte : Si vous deviez décrire cette nouvelle saison par rapport à la précédente ?
Miles Millar : La saison 3 était très sombre. Nous avons donc décidé pour la 4eme de donner une certaine légèreté. C’est la dernière année de lycée pour les protagonistes avant l’entrée à l’université, on se focalise donc plus sur la vie étudiante. Clark Kent va devenir un élève populaire. Aussi, il va avoir 18 ans, des sujets comme sa sexualité vont donc être traités. L’arrivée du personnage de Loïs Lane dans les nouveaux épisodes va également donner une touche de comédie romantique au programme.
Tony Cotte : Justement, pourquoi faire appel à Loïs Lane maintenant ?
Al Gough : Le scénario stagnait, il fallait introduire un élément nouveau et l’arrivée du personnage de Loïs Lane est inévitable, on a donc jugé qu’il s’agissait du moment opportun. Nous avons longtemps cherché qui pourrait bien interpréter le rôle ! C’est vers la fin de notre prospection que nous avions reçu une vidéo d’Erica Durance. Et avec Miles, on a immédiatement su qu’elle était parfaite pour incarner ce personnage.
Tony Cotte : Lors de la quatrième saison, certaines scènes se déroulent à Paris ...
Al Gough : Effectivement, la scène d’ouverture se situe à Paris mais le tournage s’est fait à Vancouver. On y retrouve certains clichés français comme des cafés, des rues et des voitures anciennes et même une mini tour Eiffel ! Il y aura de nombreuses références à votre pays dans cette nouvelle saison mais malheureusement nous n’avions pas pu tourner en France, nous n’avons pas les mêmes budgets que Sex and the city !
Tony Cotte : Clark va t-il acquérir de nouveaux pouvoirs prochainement ?
Al Gough : Non, il reste uniquement un pouvoir non exploité : c’est son « super souffle ». Mais nous n’avons pas jugé utile de le traiter actuellement. Concernant les vols, il y en aura un effectivement mais encore une fois pour des raisons budgétaires nous ne pouvons faire voyager Clark dans les airs de manière récurrente.